Bientôt la mi-parcours – Almost Halfway

Déjà plus de quarante jours que je roule. Plus de quarante jours où ma préoccupation première est où dormir, quoi manger et bien sûr enregistrer sur mon disque dur cérébral le plus d’information possible de cette aventure… Bref, je dois subvenir à mes besoins de bases et, dans le but de me permettre d’arriver à destination, gérer mes énergies ainsi que mon niveau de motivation. Surtout, un pareil périple permet de mieux ce connaître. Je sais maintenant qu’il m’est possible de parcourir 130 kilomètre en une journée mais qu’au-delà de 100 kilomètre l’effort est contre-productif car le lendemain la fatigue affectera négativement la journée.

Ici dans l’État du Mississippi, la végétation est luxuriante, le soleil de plomb et la chaleur accablante mais ce ne fût pas toujours le cas. Le vent froid, la pluie, les dangers de la circulation ont certainement, à plusieurs reprises semés un doute sur mes capacités mentales et physiques à relever ce défi. Une tempête avec des rafales de 100 km/hr , lorsque je me trouvais entre Rochester et Buffalo m’a obligé à marcher et pousser le vélo sur plusieurs kilomètres. Chaque tentative de monter en selle se résultait par une sortie de route, littéralement projeté par le vent. Mon idée était alors faite; je rentre au Canada par la plus proche frontière (Niagara) et je retourne à la maison par train. Par contre, une telle décision devait être bien mûrie et après deux jours de repos à l’Auberge de Jeunesse de Buffalo, des rencontres remplies d’encouragements, de bons moments de détentes, j’ai alors décidé de poursuivre, un jour à la fois. C’est ainsi que les jours ce sont suivis et les kilomètres accumulées sur mon odomètre. À la fin du mois de mai, près de 3500 kilomètres auront été parcourus, soit plus de la moitié du parcours. Depuis, les villes de Syracuse, Rochester, Buffalo, Cleveland, Columbus, Cincinnati, Louisville, Nashville, Jackson se sont succédé et ont tous été des objectifs fixés afin de ne pas devoir regarder les milliers de kilomètres à parcourir mais plutôt une façon de morceler le gros défi en une somme de plus petits. Prochain objectif Houston au Texas et ensuite la frontière mexicaine.

Au Québec, à Montréal plus particulièrement, nous sommes choyés en ce qui a trait aux accès cyclables. De même, nous roulons à vélo infiniment plus que dans chacun des États et villes où j’ai circulé. Quelques cyclistes sortis pour des randonnées d’une journée ou pour deux ou trois jours tout au plus sur le Natchez Trace Parway mais avant l’arrivée à ce parque qui débute au Tennessee et se termine au Mississippi, très peu de cyclistes. En fait, j’ai l’impression qu’on y voit plus de cyclistes en une heure à Montréal que dans une semaine à parcourir mon itinéraire. Voilà toutefois qu’il y a quelques jours, j’aperçois deux cyclistes lourdement chargées traînant une remorque occupée par un chien. Les habituelles salutations : Hello! Where are you going? Montreal me répond l’une d’elle… Hé oui, les premiers cyclistes accomplissant un long périple, croisés après prêt de six semaines de route étaient de chez nous. J’ai côtoyé des gens formidables, généreux et accueillant, depuis mon départ, des gens aussi, avec qui j’ai partagé la route et de bons moments enrichissants mais de rencontrer des québécois, même si ce n’est que pour le temps d’une discussion sur le bord de la route, ça fait du bien.

Mes premiers sites de campement étaient entourés de neige et je devais enlever la glace sur la tente  avant de la ranger alors que maintenant je dois y surveiller la présence de serpents. La route que j’emprunte  maintenant traverse des zones peuplées d’alligators et je camperai bientôt sous les palmiers. Autant j’étais fier, tout petit alors que pour les vacances familiales nous nous rendions en voiture là où la végétation changeait et où les palmiers apparaissaient (Myrtle Beach en Caroline du Sud), me voilà maintenant fier d’avoir accompli cet exploit à vélo.  Tous ces changements, ainsi que le support des gens que je côtoie jours après jours de même que les encouragements venant de chez nous de par les réseaux sociaux me permettent d’apprécier chaque moment de ce périple et me donne la force de poursuivre ce défi que je me suis lancé et qui restera gravé dans ma mémoire.

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Already more than forty days on the road. Forty days that my first concern is where to sleep, what to eat and of course save on my cerebral hard drive  as much as possible information of this great adventure … I must provide for my basic needs and in order to allow me me to get to destination. Manage my energy and my motivation level. Above all, such a journey gets to know ourself. I know now that it is possible for me to travel 130 kilometers in one day but that beyond 100 kilometers the effort is counterproductive because the next day fatigue negatively affect the day.

Here in the state of Mississippi, the vegetation is lush, blazing sun and sweltering heat but it was not always the case. The cold wind, rain, traffic hazards have certainly repeatedly sown doubts about my mental and physical capacity to meet this challenge. A storm with gusts of 100 km / hr, when I was between Rochester and Buffalo forced me to walk and push the bike for several kilometers. Every attempt to saddle up would result in a crash, literally thrown by the wind. My idea was made; I will return to Canada by the nearest border (Niagara) and I go home by train. By cons, such a decision should be well matured, and after two days of rest at the Youth Hostel Buffalo, meeting nice people and relaxing, I then decided to continue, one day at a times. The days followed and kilometers accumulated on my odometer. At the end of May, more than 3,500 kilometers will have been traveled, representing over half of the course. Since then the cities of Syracuse, Rochester, Buffalo, Cleveland, Columbus, Cincinnati, Louisville, Nashville, Jackson have succeeded and were all set objectives so as not to have to watch the thousands of kilometers but rather a way of breaking up the big challenge in an amount smaller. Houston, Texas is the next goal and then the Mexican border.

In Quebec, Montreal in particular, we are fortunate in regard to bicycle access. Similarly, we ride bicycle infinitely more than in each of the states and cities where I have circulated. Some cyclists out for day rides, other for two or three days at most on the Natchez Trace Parway but before arriving at the park, which begins in Nashville and ends in Natchez Mississippi, few cyclists. However, a few days ago, I saw two heavily loaded cyclists dragging a trailer occupied by a dog. The usual greetings: Hello! Where are you going? Montreal replied one of them … Yep, the first cyclists completing a long journey, crossed after six weeks of road were from home. I’ve met a lot of great people, generous and welcoming since I left. People with whom I shared the road and a good time but to meet Quebecers, even if it is only for the time to a discussion on the roadside, it feels good.

My first camp sites were surrounded by snow and I had to remove the ice on the tent before leaving in the morning but now I have to watch for the presence of snakes. In a few days, the road that I take will cross populated areas of alligators and I will camp under palm trees. As much as I was proud when i was a kid, while for the family vacation we were driving in areas where vegetation was changing and where palm trees appeared (Myrtle Beach, SC), now I’m proud to have accomplished this feat by bike . These changes, as well as the support of people I meet with day after day as well as encouragement from home by social networks allow me to enjoy every moment of this journey and give me the strength to continue this challenge I started and that will remain etched in my memory.

Bientôt la mi-parcours – Almost Halfway

Avant tout, ce connaître soit-même – The need to know ourselfves

Avant mon départ, un vrai de vrai nomade à vélo, quelqu’un qui peut vivre à vélo avec un budget de beaucoup inférieur à celui dont je dispose et pour des périodes beaucoup plus longues, alors que je doutais vraiment  de ma capacité de m’adapter à ce mode de vie, me suggéra de tout faire pour ne pas abandonner avant au moins un mois sur la route. Après un mois, on développe une certaine routine, disait-il, on connait nos limites, on sait lorsqu’il est temps de prendre une pause, quoi faire lorsqu’on a une baisse de motivation ou d’énergie. Il avait bien raison. Je me connais mieux qu’avant à tous les niveaux. Les pauses sont surtout le résultat de fatigue physique. Au niveau psychologique il faut avancer, avoir un bon sommeil la nuit, une saine alternance entre les soirées chez des hôtes WarmShower et le camping ou le motel de façon à me permettre de pouvoir me retrouver dans soit dans ma petite bulle le soir ou de pouvoir partager des expériences enrichissantes avec d’autres cyclistes.

Après être parti du Québec, passé par l’Ontario, l’état de New York, de la Pennsylvanie, avoir traversé de long en large l’Ohio, roulé en Indiana, me voici maintenant dans le vrai sud des États-Unis, au Kentucky. Je suis maintenant capable de rouler des journées de 100 kilomètres sans trop de problème malgré les vents plus souvent qu’autrement de face ainsi que les terrains montagneux. Par contre je dois être à l’écoute de mon corps et chaque petite douleur ou faiblesse doit être analysée et évaluée pour éviter une dégradation de mon état physique. Dans quelques jours, j’atteindrai Nashville qui représente un point significatif dans mon périple. En gros, j’aurai alors parcouru environ 2200 kilomètres soit plus ou moins le même nombre de kilomètres qu’il me reste avant de passer la frontière du Mexique et un peu moins que la distance entre la frontière du Mexique et Puerto Cortes au Honduras. Il s’agit donc du tiers de la distance totale.

Je ne peux que suggérer à tous et chacun, indépendamment de votre âge ou forme physique de voyager à vélo, ne serait-ce qu’en faisant dix kilomètres par jour, vous découvrirez des lieux et rencontrerez des gens qu’aucun autre moyen de transport ne vous aurait permit de découvrir.

Ci-dessous quelques photos prises lors de mon trajet des derniers jours. Aussi une photo avec Michele et Ed, mes hôtes WarmShower de Cincinnati ainsi qu’une autre qui nous présente Gene, un passionné de vélo qui parcourt des milliers de kilomètres par année.

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Before I left, a real bike nomad, someone who can live on his bike with a budget far below mine and for much longer periods, when I really doubted my ability to adapt to this lifestyle, suggested that I try not give up until at least a month on the road. After a month, we develop a certain routine, we know our limits, we know when it’s time to take a break, what to do when you have a lack of motivation or energy. He was right. I know myself better than before at all levels. Breaks are mainly the result of physical fatigue. Psychologically the essential is to have a good night sleep, a healthy alternation between nights at the Warm Shower hosts and camping or motel to allow me to be able to find myself alone in the evening or to share enriching experiences with other cyclists.

After leaving Quebec, passed by Ontario, New York State, Pennsylvania, having crossed up and down the Ohio, Indiana, here I am now in a the true southern state, Kentucky. I am now able to ride 100 kilometers a day without much problem despite the usually headwinds and relatively hilly road. I have to listen to my body and every little pain or weakness should be analyzed and evaluated to avoid a deterioration of my physical condition. In a few days I will reach Nashville which represents a significant point in my journey. Basically, I will have traveled about 2200 kilometers or roughly the same number of kilometers I have left before crossing the Mexican border and slightly less than the distance between the border of Mexico and Puerto Cortes in Honduras. A third of the total distance.

I can only suggest to everyone, regardless of your age or fitness to travel by bike, even if only making ten kilometers a day, you will discover places and meet people that no other mean of transport could allow you to discover.

Above are some pictures taken during the last few days. Also a photo with Michele and Ed, my Warmshower hosts in Cincinnati and another of Gene, a bike enthusiast who travels thousands of kilometers per year.

Avant tout, ce connaître soit-même – The need to know ourselfves

S’imposer la simplicité – Voluntary Simplicity

La route me permet à chaque jour, de rencontrer des gens différents. Il est vrai que dans un milieu de travail nous avons souvent la chance de côtoyer de nouvelles personnes mais en général avec une relation prédéterminée à l’avance. Soit ils sont nos clients, patients, collègues, patrons, etc. Alors que sur la route, les gens à qui nous parlons n’ont aucun autre intérêt que celui de nous connaître. C’est comme ça, aujourd’hui, ayant emprunté une piste cyclable, que j’ai fait la connaissance de plusieurs qui s’intéressent à mon voyage et aux circonstances de celui-ci. C’est aussi comme ça qu’hier j’en ai appris un peu plus sur les Amish. C’est de même, le principe derrière le réseau WarmShower.

Ici l’été est arrivé la nature est belle et les paysages changent. Quelques lianes descendent de certains arbres, on me dit de faire attentions aux serpents, le Rattle Snake, le Copperhead Snake lors du choix de mes emplacement de camping. Ces changements à la faune et à la flore sont motivant et l’impression d’avoir déjà accompli un parcours respectable incite regarder vers celui à venir de façon positive et à profiter toujours un peu plus de chaque instant de ce périple unique.

Les hôtes du réseau WarmShower se multiplient et je poursuit une certaine déconstruction de ma personnalité qui est de ne pas être confortable avec la générosité des gens, de sentir que nous devons obligatoirement avoir quelque chose à remettre pour remercier un service rendu. J’accepte de plus en plus l’aide, tout simplement, en espérant pouvoir redonner cette aide un jour.

Le périple me force aussi à revenir à l’essentiel; où dormir ce soir et quoi manger pour rester le plus près possible de mon objectif initial, tout en accumulant assez d’énergies pour répondre à l’effort calorifique demandé. Une constante gestion des besoins essentiels est nécessaire. Le budget reste une préoccupation quotidienne et je ne dois tout de même pas être totalement déconnecté de la réalité. Il me faut penser au retour et au temps qu’il me faudra pour me replacer professionnellement. Ceci dit, je fais confiance à l’avenir mais le dérapage doit resté contrôlé… Lorsqu’on revient à la base, manger, dormir, se protéger des intempéries, on constate qu’une bonne partie de nos préoccupations dans nos vies trépidantes du Métro – Boulot – Dodo, ne sont que ramassis d’énergies négatives qui nous rend improductif en nous asphyxiant petit à petit.

Sur un autre ton, au quotidien, je passe des heures à pédaler en restant totalement présent à l’intérieur de l’environnement qui m’entoure mais oui d’une seule oreille, il m’arrive fréquemment d’écouter soit des baladodiffusions mais plus souvent qu’autrement ma liste musicale de plus de cinq cent quarante chansons. Je sais quelle chanson suit quelle autre, je connais plusieurs de leurs paroles, par contre, est-ce que je les connaissais vraiment? Non, j’en viens maintenant à analyser le sens des paroles écrites par les compositeurs, au-delà de la mélodie, la poésie vient me toucher. Pédaler sur de longues distances en solo peut parfois nous amener proche de la méditation et notre esprit peut vaciller et suivre le fond des paroles des chansons que l’on écoute. Jean Leloup, Les Cowboys Fringants, Les Colocs, Daniel Bélanger, Cat Steven, Dire Strait, Janis Joplin, et des dizaines d’autres présents avec moi tout au long de ce périple me permettent de mieux apprécier les paysages, les gens rencontrés à chaque jours ainsi que ceux qui m’entourent à maison. Tandis que d’autres, tout simplement sont présentes pour me donner ce petit surplus d’énergie qui me permettra de parcourir la dernière dizaine de kilomètres de la journée. Je vois mon environnement avec un prisme différent selon l’artiste qui m’accompagne.

Des kilomètres, des kilomètres. Soif dans la gorge, mal dans les pattes. Surtout, surtout ne pas penser sinon mon cœur arrête de battre. Chu pris en feu, j’me sens renaître, j’cours plus vite qu’le désespoir…Chu très jaloux, très secrètement d’la profondeur des malheureux….

Comme le chantait Dédé Fortin en racontant l’histoire de Belzébut le chat rebelle qui sort volontairement de son confort.

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The road allows me every day to meet different people. It is true that in a workplace we often have the opportunity to meet new people but usually with a predetermined relationship. Either they are our customers, patients, colleagues, bosses, etc. While on the road, people we speak to have no other interest than to know us. This is how, today, having borrowed a bike path, I met several persons who are interested in my trip and the circumstances of it. That is the same way that yesterday I learned a little more about the Amish. This is also the principle behind the Warmshower network.

Here it’s almost summer with beautiful nature and scenery. Some lianas down some trees, People telling me to be aware of a possible presence of snakes, Rattle Snake, Copperhead, when choosing my campsite. These changes in the fauna and flora are motivating and the impression of having already completed a fairly part of the trip and it motivates me to look to the future positively and to always enjoy a little more of every moment of this unique journey.

Warmshower network hosts are multiplying and I continued some deconstruction of my personality that I have, to not to be comfortable with the generosity of people, to feel that we must necessarily have something to give thanks for a service rendered. I am now happy to receive and hope one day I’ll have the change to give back.

The journey also forces me to go back to basics; where to sleep tonight and what to eat to stay as close as possible to my original budget, while accumulating enough energy for an entire day on a bike. Constant management of basic needs is necessary. The budget remains a daily concern and I should not be totally disconnected from reality. I must think of the time that it will take me to  get back on tracks professionally and be able to respond properly to my family needs. That said, I have faith in future… When returning to base, eat, sleep, protection from the weather, I take conscience of all my past daily worries that were, for most of them,  just bunch of negative energy that makes us unproductive suffocating us slowly.

Every day, I spend hours pedaling remaining totally present inside the environment around me but yes, it is  not uncommon for me to listen to, either podcasts but more often my musical playlist of over five hundred forty songs. I know which song follows wich, I know several of their words, but do I really know those songs? No, I come now to analyze the meaning of the words written by the composers, beyond melody, poetry touches me. Pedaling for long distances solo can sometimes bring us close to meditation and mind may waver and follow the bottom of the lyrics of the songs that we listen. Jean Leloup, Cowboys Fringants, Les Colocs, Daniel Bélanger, Cat Steven, Dire Straits, Janis Joplin, and dozens of other travels with me throughout this trip, allowed me to better appreciate the landscapes, the people that I meet in each day and those surrounding me at home. While others simply are there to give me that little extra energy that will allow me to travel the last ten kilometers of the day. I see my environment with a different prism according to the artist and song that I listen.

S’imposer la simplicité – Voluntary Simplicity

Un kilomètre à la fois! – One mile at a time!

Près de trois semaines de fait, le moral est bon et la forme physique aussi. Onze-cent kilomètres à l’odomètre, je suis à l’intérieur de mes prévisions initiales. Avec une moyenne supérieure à 400 kilomètres par semaine sur un maximum de 20 semaines, les 8000 km auront été franchis. Il est effectivement un peu tôt pour extrapoler mais il s’agit plutôt de me permettre d’atteindre une cadence adéquate et développer une certaine ‘’routine’’ qui me permettra d’atteindre mon objectif. Les deux jours de repos à l’auberge de jeunesse  de Buffalo furent nécessaires. Je connais maintenant un peu mieux mes limites. Ces trois journées de luttes contre les vents m’y auront poussées.

Deux journées à relaxer et discuter avec d’autres voyageurs comme, par exemple Alexandre, ce jeune français ayant terminé ses études d’ingénieur et, étant toujours dans le doute sur son choix de carrière, décide de partir pour connaitre  »l’Amérique » et ensuite aller s’investir dans des fermes ou centres de conservation de la faune et la flore. Un projet de 24 mois.

Je suis donc reparti de Buffalo, samedi matin, sous le soleil en longeant le lac Érié. Une vue superbe, un peu froid, 0 degré mais je m’interdis désormais toute pensée négative sur la température depuis cette tempête de vent… Les journées de Samedi et Dimanche m’ont permis de franchir 180 km et d’être hébergé deux nuits consécutives par des hôtes du réseau WarmShower. Encore une fois des gens d’une grande générosité, ayant des rêves de voyages et de liberté. Le même rythme est conservé depuis, avec une moyenne par jour de près de 90 kilomètres.

Je suis à Cleveland pour une journée de repos ainsi que changer les freins du vélo qui démontre de petits signes de fatigues. Les routes empruntés dans les derniers jours m’ont offerte des paysages superbes mais disons que les routes québécoises, aussi critiquées soit-elles, n’ont rien à envier à celles de la Pennsylvanie et de l’Ohio. Les centaines de craques et de nids de poule commencent à avoir un effet négatif sur la partie arrière du vélo. Je n’ai pas pu déterminer d’où venait cette torsion ressentie lors de la prise de bosses. S’agit-il du pneu, de la roue? Ou peut-être ais-je mal balancé le poids dans les sacoches? Quoi qu’il en soit j’ai avec moi un pneu de rechange et j’ai augmenté la pression des pneus afin de réduire les effets des bosses sur leurs renforts.

C’est demain que je tourne le vélo en direction sud. Je naviguerai, pour la grande majorité du temps, dans cette direction jusqu’à mon arrivée à destination en Amérique Centrale. Dans les prochains jours je passerai par les villes de Columbus, Cincinnati et, un peu plus tard, Nashville au Tennessee.

Lors de la cinquième journée de route, en pleine tempête de vents, j’avais retiré la petite enseigne accrochée à ma sacoche arrière, pensant sincèrement ne pas être en mesure de continuer longtemps ce périple. Je pensais retourner par Toronto pour y prendre le train vers Montréal. Demain matin à mon départ en direction sud, le l’accrocherai à nouveau car je crois que mon idée un peu folle est possible à réaliser.

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Almost three weeks on the road, I feel good mentally and physically. Eleven-hundred kilometers to the odometer. With an average of over 400 kilometers per week for a maximum of 20 weeks the 8000 km to get to destination can be done. It is actually a little early to extrapolate but it is rather to help me get an adequate pace that will allow me to achieve my goal. The two days of rest at the Buffalo’s hostel were needed. These three days struggling against the winds have pushed me to my limits. Two days discussing with fellow travelers like Alexander, this young French who completed his engineering studies and, still in doubt on his career choice, decides to go to see  » America  » and then go invest himself in different Nature Conservation Centers across Latin America. A twenty four months project.

So I left Buffalo Saturday morning under the sun along the Lake Erie’s shore. Great views, a bit cold, 0 degrees Celsius but I now forbid myself of any negative thoughts about the weather since that windstorm … Saturday and Sunday allowed me to cross 180 km and being hosted two consecutive nights by Warmshower’s hosts. Again people of great generosity, with dreams of travel and freedom. The pace is kept since then, with an average per day of nearly 90 kilometers.

I was in Cleveland for a day of rest and change the bike brakes. The roads taken in the last few days have given me the beautiful scenery but the hundreds of cracks and potholes have began to have a negative effect on the rear of the bike. I haven’t determined where did this twist felt when taking hump. Is this the tire, the wheel? Or maybe do I mist balanced the weight in the panniers? Anyway I have with me a spare tire and I increased tire pressure to reduce the effects of bumps on their reinforcements.

Tomorrow I turn the bike south. From now on, I will sail for the vast majority of the time in that direction until I get to Central America. In the coming days I will pass through the cities of Columbus, Cincinnati and, later, Nashville Tennessee.

At my fifth day of biking, in full storm winds, I had removed the small sign hanging on my rear pannier showing people the itinerary of the trip. I sincerely didn’t think anymore that I could get anywhere much more far than Buffalo. I thought of turning back in the Toronto direction and take the train over there to get back to Montreal. Tomorrow morning when I’ll leave Cleveland, I will hang it back because I now believe that my crazy project is possible to achieve.

Un kilomètre à la fois! – One mile at a time!